Vers le château

Ezéquiel répondit sans détours:
"Eh bien, si tu es ici, c'est parce que tu es mort. Et lorsque tu meurs, tu deviens Démon, vampire, ou ange. C'est tout."

Le jeune homme laissa à Hakai le temps d'assimiler ces informations, observant sa réaction, puis il ajouta:
"Si tu veux un endroit tranquille, tu peux aller au bar, en ville. Je peux aussi t'attribuer un appartement, si tu veux, et même un boulot..."

Tout en finissant sa phrase il se déplaça un peu sur le coté, regardant le petit Hamster sur l'épaule de Hakai.
"Tu t'es déjà fait un nouvel ami? Comment s'appelle-t-il?"

(Désolé pour le long délai de réponse)

Hakai se gratta la tete en entendant l'explication d'Ezequiel sur le monde et lorsque celui ci lui proposa du travail celui ci s'affola :

« Quoi meme quand on est mort on doit travailler ? Arf si j'avais su je ne serais pas mort tout de suite et j'aurais essayé de profiter de ma retraitre le plus longtemps possible..... »

Puis il regarda Ezequiel et il lui répondit en se grattant la tete et en souriant :

« Hahaha faut vraiment que j'arrete de penser a voix haute. Ce petit bout de Hamster s'appelle Chu et je l'ai recontré lorsque j'ai reppri mes esprits. » Puis le jeune démon revenait à son sujet principal « Quel genre de travail proposez vous et vous m'avez l'air d'etre quelqu'un de vraiment important pour me proposer un logement. »

Ezéquiel haussa les épaules, et répondit simplement, les yeux toujours fixés sur Chu:
"Tu sais, si les vivants ont un travail, c'est pour survivre. Ici, c'est plutôt pour ne pas s'ennuyer. Tu peux... Faire tous les métiers que tu désires. Cela ne dépends que de ce que tu aimes, et des domaines où tu es doué."

En entendant Hakai lui dire qu'il était certainement haut placé, pour lui proposer un logement, Ezéquiel détendit un peu son sourire, ce qui lui donnait un air plus banal, presque normal.
"Je suis suis pas si spécial. Je connais simplement très bien la ville, depuis le temps que je parcours ces rues..."

Ezéquiel écouta la question de Kurai avec intérêt. Il ne savait donc absoluement pas ce qu'il était devenu... Avec un petit sourire en coin, il répondit:

"Eh bien... On peut déterminer cela par la façon dont sont mort les gens... Et surtout d'après l'état d'esprit dans lequel ils sont décédés..."
Il ajouta, amusé, alors que son sourire s'étirait un peu plus sur ses lèvres:
"Mais peu de personnes se sentent prêt à devoiler cela à des inconnus. Es-tu capable de nous le dire?"

Une fois arrivé près du château, Ezéquiel écouta Kurai. Il ne pensait pas que le jeune démon lui sortirait son histoire brutalement. Avançant en tête vers le portes du château, de sorte à ce que les autres ne voient pas son visage souriant, il grogna:
"Etrange famille..."

Il connaissait la vérité, et même plus encore que ce que semblait savoir Kurai lui-même. Mais il ne la dévoilerait pas directement, préférant jouer le plus possible.
Ezéquiel avança jusqu'à saisir les poignées de la porte double du vieux et grand manoir. Il les tira vers l'extérieur, et se décala sur le coté, laissant entrer ses invités.
Il regardait toujours Kurai, d'un regard perçant. Il ajouta, à voix basse:
"Et... Qu'as-tu ressenti, alors que ta vie finissait, arrachée par les mains ensanglantées de ta mère?"

Il savait pertinemment ce que le jeune garçon avait ressenti, mais cela faisait partie de son jeu. Ezéquiel voulait savoir si Kurai allait lui dire en face, à cet inconnu qu'il venait juste de rencontrer, ou s'il se mettrait en colère. C'était un test, en quelques sortes, pour voir le caractère de Kurai.

Ezéquiel retenait à présent le poing de Kurai dans sa main droite. Etrangement, son geste pour le retenir était aussi doux que le regard qui se posa sur le démon. Il y était mêlé une pointe de tristesse, à peine perceptible pour celui qui se trouvait en face de lui, et totalement irrepérable par les autres.

Ainsi, Kourai était facilement irritable... Et le rouquin venait sûrement de se faire un ennemi. Ezéquiel baissa la tête, et son espression fut masquée par ses cheveux. Lorsqu'il releva la tête, son expression était plus solennelle, et il souffla:
"Tu es un démon... Kurai. Mais... Je pourrais t'en dire plus, si tu le souhaitais."

Ezéquiel haussa les épaules quand Kurai parla de se retrouver du 'mauvais coté'. Pour lui, cet endroit était son chez lui, alors qu'en tant que mortel, il n'avait jamais vraiment pu être en paix.
Il relâcha sans rien dire le poing de Kurai, mais après un silence, il murmura:
"Tous finiront par être punis. Mais certains seront plus maudits que d'autres..."

Il entraîna Kurai en le saisissant par la manche, jetant aux autres:
"Attendez dans le grand salon, c'est tout de suite à gauche en entrant. Nous revenons vite."

Tenant toujours Kurai, il ajouta:
"Je suis sûr que tu préfères héviter que les autres sachent..."

Il l'entraîna dans de longs couloirs, monta un escalier, pour enfin arriver dans une pièce assez larges, dont les murs étaient entièrement cachés par des étagères de livres et de documents. Au centre, un petit bureau et une chaise en bois. Sur le bureau s'entassaient des feuilles et des dossiers, en un amas mal rangé.

Ezéquiel s'approcha de son bureau, et farfouilla quelques minutes avant de sortir des feuilles aggrafées. Il les tendit à Kurai, en lui disant:
"Voilà la liste de tes ancêtres, qui comme toi ont été tués par leurs parents. Ils sont tous arrivés ici sous forme de démon... Il y a aussi un descriptif du caractère particulier de ta lignée."

Plusieurs feuilles montraient une longue liste de noms, avec pour chacun une croix à coté de leurs initiales... Une autre feuille donnait le nom de la famille, les coutumes (et principalement celle du meurtre de l'enfant), ainsi que la raison... Toutes les formes de Cerbères qui avaient jusqu'à présent été vues à Requiem étaient listées, ainsi que leur travail dans l'au-delà. Certains avaient été les gardiens de l'arrivée dans ce royaume, d'autres avaient été les gardes du corps des administrateurs...

Ezéquiel, assis sur le rebord de son bureau mal rangé, regardait Kurai découvrir son passé. Et quand ce dernier se tourna vers lui pour lui poser des questions, le rouquin ne souriait plus. Son visage n'exprimait absolument aucune expression. Il dit simplement d'une voix monocorde:

"Jusqu'à maintenant, tous les cerbères ou presque ont joué leur rôle de gardien. Certains ont eu une influence plus importante que d'autres, certes, mais tous ont acceptés leur destin. Sauf quelques rares exceptions qui ont préférer se suicider ici, pour échapper à tout cela..."

Ezéquiel haussa les épaules et continua, imperturbable:
"A toi de voir, si tu veux en finir une fois de plus, je ne t'en empêcherais pas. Mais qui sait si la même finalité ne t'attends pas après..."

Il marqua une pause, laissant à Kurai le temps d'avaler toutes ses paroles.
"La tradition voudrait que tu deviennes mon gardien... Mais encore une fois, je ne te forcerais pas. Je pense bien que tu es loin de m'apprécier énormément, et si tu te forces à devenir mon protecteur et que tu m'ennuies, je préfère autant que tu choisisses de vivre autrement."

Son extrême manque d'expression aurait pu être déstabilisant, mais Ezéquiel agissait de sorte à laisser un choix total à Kurai. Peu de Cerbères avaient eu la même possibilité de choisir leur destin, mais le rouquin n'avait pas l'intention de traîner derrière lui quelqu'un qui pourrait être une menace pour lui... Il préférait se détacher des traditions.
Traditions pour lesquelles, tout de même, Kurai était mort...
Liberté ou cruauté?

Ezéquiel écouta tranquillement la réponse de Kurai, puis se leva. A partir de maintenant, les deux créatures allaient devoir se voir presque continuellement, et Ezéquiel comptait bien imposer certaines règles, à présent que le cerbère avait annoncé ses intentions.

"D'accord. Alors écoute bien. Je te donne quelques règles, que tu devras respecter quelque soit la situation. Tant que tu les suis, tout ira bien. Mais si tu les enfreints, je m'autoriserais à te faire disparaître."

Le fait que Kurai ait envie de l'apprécier avait surpris Ezéquiel. Il avait pensé que le démon le haïrait au plus haut point, mais s'il n'en était pas ainsi, alors tant mieux.

"Un. Si je te dis de te battre, alors gagne.
Deux. Si je te dis de fuir, fais-le immédiatement.
Trois. Si je t’appelle trois fois de suite, alors viens le plus vite possible.
Quatre. Le jour où tu te lasseras, dis-le moi. Je n'ai pas besoin d'une personne sans volonté auprès de moi.
Cinq. Tu ne protègeras que moi, sauf si je te demande le contraire."

Ezéquiel marqua une pause, pour laisser à Kurai le temps d'avaler cela. Il ne poserait certainement pas d'autres règles absolues, mais par ces cinq points, il montrait déjà une part de sa personnalité...

"Tu voudras vivre au château, pour plus de facilités?"